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"Les ménagères de la middle class nous ont foutus dans la merde. On parle des prolétaires, des chômeurs, des sans-abri, des drogués, du quart-monde, des banlieues, on parle du Rmi, des fonds de pension, des financiers, des paradis fiscaux, du blanchiment d'argent, on envisage de surtaxer les revenus du capital, de prélever une dîme sur les transactions boursières, de relever l'impôt sur les grandes fortunes, on entend ça à longueur d'émissions politiques, à longueur de débats télévisés, mais les ménagères de la middle class et l'accentuation sournoise de leur taux d'épargne : absolument jamais. Est-il raisonnable de les laisser peser sur l'économie sans les contraindre ? Je pose la question. Et j'apporte la réponse. Droguons-les. Droguons les ménagères" Eric Reinhardt est né en 1965, il vit et travaille à Paris. Il a publié un roman, Demi-sommeil (Actes Sud. 1998). et un récit dans Onze (Grasset/Les Inrockuptibles, 1999).
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C'est un livre d'amour. C'est un livre d'amour dédié à une saison, l'automne. C'est un livre d'amour et de guerre sur la mondialisation, les dérives du capitalisme moderne.
Laurent Dahl prend la fuite, abandonnant femme, enfants, appartement londonien et domestiques. Son ascension fulgurante dans une société d'investissements vient de s'achever en faillite.
Patrick Neftel roule à vive allure vers un studio de télévision, des armes cachées dans le coffre de sa voiture, pour accomplir le geste radical et désespéré qui lui donnera enfin le sentiment d'exister.
Thierry Trockel conduit son épouse vers un manoir isolé aux environs de Munich. Ils doivent y retrouver un couple rencontré sur Internet.
À travers ces trois personnages issus d'une classe moyenne toujours malmenée par l'auteur du Moral des ménages, c'est la société dans toute sa rudesse qui se révèle : traders bourrés de cocaïne, laissés pour compte de la promotion sociale, parents soumis et humiliés, adolescents rageurs, jeunes gens avides et ambitieux, arrogance et dégradation des people, mépris des intellectuels de gauche pour les déclassés.
Cendrillon est le roman que l'on attendait sur notre monde, un monde qui agonise et ressuscite d'un marché financier à l'autre : documenté, précis, captivant. On se passionne pour les paris périlleux des spéculateurs qui jouent avec l'argent des autres, au risque de tout perdre.
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Diplômé d'une école prestigieuse, obsédé de logique et fanatique de l'oeuvre de Wittgenstein, Jean-Jacques Carton-Mercier est devenu à près de quarante ans un cadre supérieur détestable qui méprise ses contemporains. Égocentrique et conformiste, il se comporte en véritable tyran domestique avec son épouse et ses deux enfants. Mais un fait anodin - l'achat d'un Bounty dans une boulangerie - va déclencher dans sa vie une série de catastrophes. Ce misanthrope sûr de ses valeurs et de sa supériorité va rencontrer l'hostilité de ses semblables, découvrir ses faiblesses et ses doutes quant à l'existence qu'il s'est construite. Il perdra sa femme et son travail, sans comprendre ce qui lui arrive. La folle journée de Carton-Mercier, d'humiliations en désastres, est un vrai régal pour l'esprit. Épousant la pensée chaotique du narrateur, souvenirs, hypothèses et inventions diverses bousculent le récit. L'enchaînement inattendu des dialogues et des situations, l'apparition de personnages burlesques font de cette satire sociale le roman le plus drôle et le plus surprenant qui soit. Après le Moral des ménages, salué par la critique et les libraires, Éric Reinhardt poursuit avec brio sa charge incisive contre les valeurs conservatrices et dérisoires qui minent nos sociétés.
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« J'ai failli vous bazarder à un putain de groupe chinois. De vrais tueurs. » Élisabeth se débat dans une adversité masculine, se coltine OPA, rachats, offensives syndicales, courses au pouvoir.
Elle est directrice des ressources humaines, DRH d'un groupe industriel appartenant à un fonds de pension américain. Un événement tragique survient dans l'entreprise, et elle voit son système se retourner contre elle, la broyer. Les lâchetés prolifèrent, les ouvriers montent au créneau, les politiciens s'en mêlent, et les Chinois se laissent tenter. Fermetures de sites, conflits sociaux, joutes syndicales, réunions épiques, cynisme, business trips à New York, humiliations, manipulations et séductions, l'ultralibéralisme et la mondialisation bousculent Élisabeth, qui cherche le sens premier du mot « équité ». Fresque pour temps de crise, fable morale, Élisabeth ou l'Équité dresse un état des lieux qui fait peur. Élisabeth, femme de pouvoir, évolue au sein d'une entreprise en proie aux vacillements actuels.
Après les succès de Cendrillon et du Système Victoria, le romancier Éric Reinhardt s'empare brillamment du dialogue théâtral, réaliste et social. Il pose les questions fondamentales d'un monde en mutation.
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Si David Kolski, architecte reconverti en directeur de travaux, avait renoncé à adresser la parole à cette inconnue croisée dans une galerie marchande, s'il lui avait dit : « Excusez-moi, je suis désolé, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre », s'il avait su qu'en abordant une femme de cette stature il entraînerait son existence dans une direction impossible, Victoria de Winter n'aurait pas trouvé la mort onze mois jour pour jour après leur rencontre. Aujourd'hui, elle serait encore vivante, David ne vivrait pas retiré dans un hôtel de la Creuse, séparé de sa femme et de ses filles.
Il n'aurait pas été détruit par le rôle qu'il a joué dans ce drame ni par les deux jours de garde à vue qui en ont découlé. Seulement, le visage de Victoria s'est tourné vers le sien et David a aussitôt basculé dans sa vie