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Le 17 novembre 1777, à dix-huit ans, Jean-Baptiste Clertant, frais émoulu de l'Ecole d'hydrographie du Havre, embarque en qualité de second lieutenant sur le navire marchand l'Orion à destination de La Guadeloupe. Peu avant l'appareillage, le puissant armateur Dumoulin -- propriétaire du navire l'avertit que l'Orion effectuera un détour par l'Afrique pour se charger de bois d'ébène -. Jean- Baptiste Clertant ignore tout de ce trafic. En Afrique, puis au cours de la traversée vers les Antilles, il découvre l'horreur de l'ignoble commerce. Négrier malgré lui, pris au piège, Jean- Baptiste se désespère, jusqu'au jour ou un événement imprévu le décide à agir. Que peut-il tenter ? Jusqu'où sa révolte le conduira-t-elle ? Qui prendra le risque de l'aider ? A travers le terrifiant périple du navire négrier, Olivier Merle aborde la question de la responsabilité personnelle et de l'action individuelle qui se pose à tout individu plongé au coeur d'une tragédie humaine.
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Un couple de chercheurs adopte Chloé, une chimpanzée qu'ils élèvent au milieu de leurs propres enfants. Relation idyllique qui, pourtant, va brusquement changer quand Chloé devient pubère et adulte...
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Depuis trente mille ans environ, il n'y a plus qu'une seule espèce humaine sur terre. Ce ne fut pas toujours le cas. Quand l'Homme moderne, en provenance du Moyen-Orient, a découvert l'Europe il y a quelque quarante mille ans, cette région du monde était déjà occupée par une autre espèce : l'Homme de Néandertal.
Pendant dix mille ans, les deux espèces vont évoluer côte à côte en Europe avant que Néandertal ne disparaisse mystérieusement. Sur les relations que ces deux espèces ont pu entretenir pendant ces millénaires de cohabitation, nous ne savons rien, ou presque.
Ce roman est l'histoire de cette rencontre fabuleuse. Dhour, homme de la plaine, quitte sa tribu pour accomplir le rite ancestral de la chasse au lion des cavernes. Contre l'avis du chamane et de Narh, le redoutable chef du clan, il décide de mener cette chasse dans les montagnes proches. Celles-ci sont taboues et nul n'a le droit de s'y rendre parce qu'habitées par de mystérieux « Hommes-sans-Front ».
En chemin, Dhour va rencontrer une jeune femme, Mîrha, bannie de sa tribu et qui, pour la première fois, va éveiller chez lui des sentiments amoureux. Ensemble, ils vont affronter l'univers hostile de la montagne. Et ses bêtes féroces, comme l'ours des cavernes ou le Machairodus.
Mais l'angoisse n'est-elle pas encore plus forte de savoir qu'ils se trouvent au coeur du pays des « Hommes-sans-Front », décrits par Narh et le chamane comme des primitifs hostiles dotés d'une force colossale ?
Considéré au moment de sa découverte au XIXe siècle comme une brute épaisse à l'intelligence médiocre, l'Homme de Néandertal a été depuis réhabilité par les préhistoriens et les paléontologues.
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Fortune de France Tome 2 ; Paris, ma bonne ville ; le Prince que voilà
Robert Merle
- Fallois
- 11 Mars 1992
- 9782877061384
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Fortune de France Tome 4 ; la volte des Vertugadins ; l'enfant-roi
Robert Merle
- Fallois
- 11 Mai 1994
- 9782877062107
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Le 17 juin 1816, quatre navires quittent l'île d'Aix pour se rendre en Afrique. Le but de la mission est de récupérer les établissements français du Sénégal, pris par les Anglais pendant les guerres napoléoniennes mais rendus à la France par les traités de Paris de 1814 et de 1815.
L'expédition est commandée par le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys qui se trouve à bord du meilleur navire?: la frégate La Méduse. Si les trois autres bateaux parviennent sans encombre à Saint-Louis du Sénégal, La Méduse, elle, fera naufrage.
Olivier Merle, dont l'un des ancêtres - l'ingénieur des Mines Charles Brédif - se trouvait à bord de La Méduse, déroule avec une précision d'horloger l'enchaînement des événements qui ont conduit à la catastrophe. Il dévoile l'incompétence du capitaine, les conflits au sein des officiers de l'état-major, les oppositions et les rancunes entre bonapartistes et royalistes, l'influence néfaste de certains civils.
Quand La Méduse doit être évacuée, l'ignominie vient s'ajouter à l'incompétence et 150 personnes (sur les 400 passagers) sont abandonnés sur un radeau. Celui-ci, surpeuplé, va dériver sur l'océan pendant plus de dix jours au cours desquels les naufragés vont s'entretuer et vire un calvaire innommable. Peu en réchapperont.
Basé sur les récits des rescapés et les recherches des historiens, ce roman est une brillante et haletante reconstitution du plus célèbre naufrage de tous les temps.
De tous les drames de la mer, c'est un des plus célèbres avec celui du Titanic.
La tragédie du radeau de La Méduse est connue de la plupart des Français grâce au monumental tableau peint par Géricault en 1818 deux ans après le drame. Ce qui est moins connu, c'est que le naufrage de La Méduse eut en France un retentissement considérable, provoquant des remous politiques où royalistes et bonapartistes s'affrontèrent sans nuance.
Les opposants à la Restauration et au nouveau roi Louis XVIII (frère de Louis XVI) s'emparèrent du drame pour stigmatiser le nouveau régime. Pour calmer la tempête et mettre fin à la crise politique, le capitaine de La Méduse, Hugues Duroy de Chaumareys, fut jugé à huis clos et condamné à trois ans de prison (qu'il effectua). Il fut également rayé de la liste des officiers de marine et radié de la Légion d'honneur et de l'Ordre de Saint-Louis. Il mourut en 1841 à l'âge de 78 ans sans réussir, malgré tous ses efforts, à retrouver le droit de porter ses anciennes décorations.
Ni le gouverneur Schmaltz, ni Richefort, qui portaient pourtant une lourde responsabilité dans le drame, ne furent inquiétés.
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À trente ans, le futur romancier Robert Merle est un jeune père plein de projets, et un jeune professeur agrégé d'anglais très occupé par la thèse qu'il a décidé d'écrire. Mais la guerre éclate qui met fin à ces années heureuses. À partir de septembre 1939, Robert Merle est promu " agent de liaison ", en contact permanent avec l'armée anglaise, et pendant neuf longs mois il réalise un périple inattendu à travers la France : Bordeaux, des cantonnements dans des villes de garnison, un stationnement prolongé à Metz et pour finir un terminus improvisé à Zuydcoote, en juin 1940, à trois kilomètres de la frontière belge. Il en fera le sujet de son premier roman, qui obtiendra le prix Goncourt au lendemain de la guerre et marquera le début de sa carrière d'écrivain.
Débute alors pour le sergent-chef Merle un nouveau scénario en partie improvisé par le haut commandement allemand : un long voyage à travers le pays de l'envahisseur et la découverte effrayante de camps de transit. Tous ces soldats, si soudainement devenus prisonniers, sont parqués par milliers, entassés, mal nourris, incertains du lendemain, tout entiers accaparés par les stratégies obsédantes menées contre le premier des ennemis : la faim.
La destination finale est le stalag, un des coeurs de l'économie de guerre nazie : le soldat vaincu est transformé en ouvrier dans les usines allemandes. Robert Merle est amené à Dortmund, grosse ville industrielle située à l'extrémité est du bassin de la Ruhr, puis à partir de septembre 1942, il rejoint le camp de Stablack en Prusse-Orientale près de Königsberg. C'est au cours de sa captivité en stalag que Robert Merle a rédigé cet inédit, qui constitue sa première oeuvre littéraire.
Cet inédit, rédigé sur un cahier cartonné tamponné d'un cachet à l'encre rouge " Stalag 6D ", a été conservé par Robert Merle de 1943 à 2004, date de sa mort à la Malmaison, grande propriété située près de Montfort-l'Amaury dans les Yvelines. Jusqu'à son dernier emménagement en 1971, il a décidé de le conserver sans jamais lui donner une autre forme, le réécrire ou le prolonger.
Un texte de contrastes entre la dureté de l'univers carcéral et le souvenir lumineux des dernières heures de la paix, un livre grave, heureux et inquiet, rythmé par l'amour des mots et des personnages insolites, souvent privé d'histoire, pareil au destin d'un prisonnier.
Un texte flash-back, où le premier sujet - le camp de transit, le temps de la servitude - donne naissance au témoignage romancé d'une époque passée, la magnifique liberté de l'été 39.
Comme l'essentiel de l'oeuvre de Robert Merle, cet inédit est à la croisée d'une histoire singulière et de la grande Histoire, qui emprisonne dans ses filets chaque volonté individuelle et réduit celle-ci à n'être que l'instrument des événements. Robert Merle a toujours été fasciné par ce poids monstrueux des situations qui façonnent les heurs et les malheurs d'une existence.
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Sophie habite un petit immeuble ancien au centre d'une grande ville. Marquée par la mort récente de sa soeur, séparée depuis peu de son compagnon, la jeune femme ne connaît pas les autres locataires de l'immeuble sinon quand elle les croise dans l'étroit escalier du vieux bâtiment.
Cette indifférence générale des uns envers les autres va être brutalement remise en cause par un événement imprévu, anodin en apparence, mais qui à terme se révélera dramatique : une gigantesque panne d'électricité plonge la ville entière dans la paralysie.
Tant bien que mal, les habitants de l'immeuble s'organisent pour remédier aux innombrables problèmes pratiques engendrés par la situation, mais des tensions et des oppositions fortes apparaissent dans le groupe dont les membres sont d'origine et de conditions sociales différentes.
Quand il apparaît que la panne est généralisée au pays tout entier, et probablement à l'échelle même de l'Europe, des émeutes éclatent dans la ville et un climat de violence et d'insécurité s'installe. Comprenant qu'il n'y a rien à attendre des autorités devenues impuissantes, le petit groupe tente de surmonter ses divisions pour faire face à la montée des périls.
Prise dans la tourmente, précipitée dans l'action, Sophie se heurte à l'hostilité et l'incompréhension de certains habitants de l'immeuble tandis que d'autres la soutiennent dans ses propositions. Peu à peu, elle apprend à les connaître. Parmi eux, il y a M. Kurtz, vieil homme solitaire dont personne ne soupçonne le douloureux passé, il y a les Loret, couple d'épiciers qui veillent sur la réserve de leur magasin comme sur un temple sacré, il y a la famille de M. Dupont-Vilette, cadre rigide et méprisant.
Et puis, surtout, il y a Hocine, jeune homme secret et énigmatique, vers lequel Sophie se sent irrésistiblement attirée...
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A travers maintes péripéties et de folles équipées, sous le règne d'henri III puis d'henri IV, pierre de siorac, noble provincial et huguenot, a connu une ascension qu'il doit à son intelligence des hommes, son intrépidité et sa clairvoyance.
Côtoyant les plus grands du royaume, et vivant au plus près les douloureux événements de l'histoire de france, comme la saint-barthélemy ou l'assassinat d'henri III, il a confié dans ses mémoires (fortune de france) les tours et détours de sa vie, montrant le regard d'un noble épris de justice, luttant pour la paix religieuse, sans concession pour les ennemis de celle-ci, si nombreux en ces temps incertains et cruels.
Dans son ombre, miroul, le fidèle serviteur, l'a suivi partout, témoin attentif des grandes et des petites actions, compagnon de tous les jours, confident des doutes et des espoirs. fils de paysan, larron un temps à la suite du massacre de sa famille, miroul lève ici le voile sur la prime jeunesse de pierre de siorac, les années ô combien décisives oú le caractère s'ébauche et se forge dans le meilleur métal, au château de mespech dans le périgord noir, sous la tutelle du père, le flamboyant baron jean de siorac.
Dans cet univers encore féodal oú s'agitent maîtres et domestiques, nobles et manants, et malgré l'admiration et la tendresse qu'il voue à son jeune maître, miroul porte haut une parole qui est le plus souvent inaudible, celle des petites gens, celle de ceux qui n'ont rien et qui courbent l'échine sous la dureté de leur état.
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Trente ans se sont écoulés depuis la grande crise économique du début du XXIe siècle : la communauté européenne a éclaté, la monnaie unique n'est plus, l'appauvrissement des populations est consommé, la xénophobie ronge l'Europe.
Jan Petrec, 28 ans, habite un petit pays d'Europe centrale. Salarié d'une puissante compagnie d'assurance chinoise, passionné de jeu d'échecs, Jan mène une existence discrète, partageant sa vie entre Anna, jeune femme libre de 27 ans, et une bande de copains fêtards, dominée par la figure de Bogdan. Comme ses amis, Jan est convaincu de vivre dans un pays libre et démocratique. Pourtant, à son insu, les nouvelles technologies façonnent jour après jour un monde invisible, où la plupart des faits et gestes des citoyens sont numérisés et stockés dans les plus grandes archives virtuelles de tous les temps.
A qui, et à quoi, servent ces innombrables données ? Un matin, Jan reçoit une convocation du ministère des Evaluations. Pour quelles raisons monsieur Kovac, Délégué aux Questions identitaires, s'intéresse-t-il à Jan Petrec, jeune homme honnête et sans histoire ? Un roman passionnant, qui est aussi une réflexion sur un avenir proche.
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" II faisait partie de ces êtres à la personnalité complexe qu'il est toujours difficile de cerner tout à fait : il parlait volontiers, se mettait facilement en scène, mais se confiait rarement. Sa vie privée était un château fort. II en sortait par effraction. En une phrase ou deux, glissées furtivement, il révélait un secret, une difficulté, parfois même une souffrance. Mais toujours de façon retenue et distante, bannissant tout ce qui aurait pu ressembler à un apitoieraient sur soi." Robert Merle, ou la vie d'un siècle.
De sa naissance en Algérie (1908) à sa mort dans les Yvelines (2004), sa vie est en elle-même un roman. Son enfance vagabonde donnera naissance à un jeune homme conquérant, amoureux de la vie et des femmes, fasciné par la gloire littéraire. Rêves de succès cassés net par la guerre : mobilisé en 1939, il est fait prisonnier dans un stalag allemand. Cette expérience riche et cruelle inspirera nombre de ses oeuvres, dont Week-end à Zuydcoote, consacré par le prix Goncourt (1949), La Mort est mon métier, ou encore Malevil.
Trois mariages et six enfants après, professeur à Nanterre, il participe au mouvement de mai 1968. Enfin viendra la merveilleuse saga de " Fortune de France ", dévorée par des millions de lecteurs.
Cette première biographie de Robert Merle (il les a toujours refusées de son vivant), prend un goût encore plus savoureux quand on sait qu'elle a été écrite par son fils Pierre. Véritable récit de bravoure, elle éclaire à merveille l'oeuvre de cet écrivain tant aimé.
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Fortune de France Tome 5 ; les roses de la vie ; le lys et la pourpre
Robert Merle
- Fallois
- 10 Juin 1998
- 9782877063340
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Fortune de France Tome 1 ; Fortune de France ; en nos vertes années
Robert Merle
- Fallois
- 12 Février 1992
- 9782877061377
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Fortune de France Tome 3 ; la violente amour ; la pique du jour
Robert Merle
- Fallois
- 15 Avril 1992
- 9782877061391
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" A'steure je suis roi ", s'écria Louis XIII quand Concini, sur le pont dormant du Louvre, tomba sous les balles des conjurés.
Il l'était en effet, puisque l'usurpateur était mort et la régente, reine mère dominatrice, " serrée " au château de Blois. Le jeune Pierre-Emmanuel de Siorac, narrateur témoin de ces Mémoires, a participé au complot et Louis XIII l'en récompense en faisant revivre pour lui le comté d'Orbieu. Le contraste est grand entre la vie de Cour, brillante et oisive, et celle des laboureurs du " plat pays " qui, écrasé d'impôts, survivent comme ils peuvent.
Fidèle à la tradition périgourdine de ses ancêtres, le nouveau comte, dès que le roi lui consent un congé, court retrouver Orbieu. Il s'efforce d'être " bon ménager " de son domaine et, pour les mieux comprendre, apprend la " parladure " de ses manants. Pour l'enfant roi, qui n'est plus un enfant, les difficultés commencent : Luynes, le favori, est lâche et sans talent ; la reine mère, aidée par les Grands, prend les armes contre lui ; les huguenots s'agitent et aspirent à se rendre indépendants.
Le roi doit pouvoir de prime à son premier devoir : " Parfaire " son mariage avec Anne d'Autriche : chemin qui, dès qu'il s'y est enfin engagé, lui apporte à la fois des roses et des épines. Louis XIII, roi soldat comme son père, et comme lui prompt et résolu, écrase les rébellions maternelles et tient tête aux huguenots, mais ne maîtrise pas aussi bien la politique du royaume conduite par des ministres qui font mieux leurs affaires que celles de la France.
Cependant le cardinal de Richelieu s'avance à petits pas et rôde autour du pouvoir sans réussir à y entrer, tant son génie fait peur, et d'abord au roi même qui craint d'être dominé. Il finit toutefois par admettre le cardinal en son Conseil mais à une place encore modeste. Rien ne permet alors de prévoir si, ayant l'un et l'autre tant à coeur le bien du royaume, le sceptre et la pourpre réussiront à s'entendre.
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Commencé en 1934, paru en 1948, remanié et réédité plusieurs fois depuis cette date, le livre de Robert Merle est une " somme " qui n'est pas près d'être égalée.
Rien ne prédisposait Robert Merle à étudier le grand écrivain irlandais. En fait, le sujet lui fut imposé, après son agrégation, par son directeur de thèse, qui lui conseilla " de ne pas réveiller un scandale sur lequel tout avait été dit ". Robert Merle prit avec courage le contre-pied de ce conseil pudibond. Il voulut tout savoir sur l'homosexualité d'Oscar Wilde, sur le rapport de sa névrose avec son oeuvre, sur le châtiment inhumain que la société avait fait subir à son auteur.
Et il désirait dire la vérité telle qu'elle lui apparaissait et quoi qu'il en pût coûter à sa carrière universitaire. Par-dessus tout, il aspirait à composer non pas simplement une thèse réservée aux happy few mais un livre - son premier livre. Et enfin, entreprenant une étude très fouillée sur une oeuvre dont pas une ligne n'est ennuyeuse, il ne se résignait ni à s'ennuyer ni à ennuyer. Ainsi conçue, la thèse de Robert Merle sur Wilde fit, à l'époque, scandale dans les milieux anglicistes, et c'est peu dire que sa soutenance fut houleuse.
En revanche, fait rarissime pour une thèse, elle rencontra aussitôt la faveur du public, et la première édition se trouva en peu de temps épuisée. La présente réédition comporte bon nombre d'additions et de suppressions. Robert Merle a écrit pour elle une préface, où il apporte notamment d'ultimes et troublantes précisions sur la " mise à mort " de Wilde.
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Le récit qui dans le présent tome de FORTUNE DE FRANCE commence le 29 avril 1624 par l'entrée du cardinal au Conseil du roi, s'achève le 8 octobre 1627.
Trois petites années, mais qui ne furent assurément pas petites par l'importance et la gravité des événements qui les marquèrent : l'expédition en Italie pour sauver la Valteline, les guerres sans cesse recommencées contre les rébellions des huguenots, le mariage de Madame, soeur du roi, avec Charles Ier d'Angleterre et, comble de scandale, les entreprises galantes de Buckingham sur la reine de France.
Le projet de mariage de Monsieur, frère du roi, marque assurément le tournant le plus périlleux de ces années-là. Il déplaît à Monsieur, mais plus encore à une reine sans dauphin. Sous l'impulsion des " vertugadins diaboliques " dont elle est entourée, l'intrigue devient cabale, et la cabale tourne à la conspiration. L'épouse et le frère du roi se liguent contre lui. Ses demi-frères, les Vendôme, dressent contre Richelieu des embûches mortelles.
Le roi lui-même est menacé par le couteau d'un assassin. La réaction est expéditive. Exil, geôle et décapitation punissent les coupables. Buckingham qui, à l'appel des huguenots, a pris pied sur le sol de France, en est chassé avec de lourdes pertes. Le roi met le siège devant La Rochelle avec une forte armée. Le récit galope. Les dialogues abondent, drôles ou pathétiques. L'action rebondit de péripétie en péripétie.
Les relations du roi et de Richelieu, dégagées des stéréotypes périmés, sont, en fait, riches et nuancées. Malgré les querelles, les ombrages, les " coups de caveçon " d'un roi malcommode, et les démissions données et reprises, elles se muent insensiblement en affection profonde, forgée dans les périls qu'ils courent côte à côte dans leurs incessants combats contre les factieux du dedans et les ennemis de l'extérieur.
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" Le siège de La Rochelle fut un événement grandissime, parce qu'il intéressa non seulement le royaume de France, mais aussi tous les pays qui, en Europe, avaient été amenés à choisir entre la religion catholique et la religion réformée.
La ville, citadelle huguenote ouverte sur la mer, et par conséquent aux secours, était réputée imprenable.
Et pourtant, elle fut prise par Louis XIII et Richelieu après un siège qui couvrit une année entière : du 10 septembre 1627 au 30 octobre 1628.
Un siècle de persécutions avait rendu les huguenots susceptibles, soupçonneux et rebelles. Leur erreur fut de violer à plusieurs reprises l'édit de Nantes qui les protégeait, chassant hors leurs murs les prêtres catholiques comme à Pau, ou aidant, comme à La Rochelle, les Anglais à prendre pied sur l'île de Ré.
Bien que le siège ne comportât aucune grande bataille, il s'illustra par une extraordinaire nouveauté : la digue, qui, barrant la baie de La Rochelle et interdisant tout secours, décida à la fin du succès.
Cependant, le siège lui-même fut fertile en péripéties auxquelles participa le comte d'Orbieu, et qu'il narre dans un récit qui abonde en dialogues, en personnages pittoresques, en situations saisissantes, tant est que le détail, le quotidien et le vécu, recréés par l'imagination romanesque, jettent sur l'Histoire événementielle un éclairage nouveau.
Le comte d'Orbieu, narrateur-acteur de l'histoire, assure maintes missions tantôt délicates et tantôt périlleuses, sans qu'il oublie à aucun moment son amour pour le gentil sesso, auquel se mêle, pour la première fois, le rêve d'un mariage qui puisse assurer sa lignée.
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Le lecteur remarquera que, si dans les deux premiers tomes de la série, Fortune de France et En nos vertes années, le premier champêtre et le second estudiantin, le héros n'est que lointainement touché par les grands complots de son temps, tout change quand il s'installera à Paris et sera introduit à la Cour.
À partir de ce moment, c'est-à-dire dès le troisième tome intitulé Paris ma bonne ville, il ne peut qu'être mêlé aux affrontements entre Henri III et les ligues. Les tomes suivants sont si marqués par de sanglantes péripéties qu'ils auraient tout aussi bien pu s'intituler Complots et Cabales. Mais j'ai bien fait de réserver le titre pour ce roman-ci, car c'est au moment où l'amitié se resserre entre Louis XIII et Richelieu, soudés par une politique clairvoyante et courageuse, que les cabales et complots se multiplient et deviennent aussi plus dangereux, car toute la famille du roi s'y trouve mêlée.
Tant est que Louis XIII et son irremplaçable ministre n'ont pas seulement à faire face à la cabale des Grands, à celle des dévots, à celle des vertugadins diaboliques, mais aussi à sa propre famille : sa mère, son frère et son épouse. Je voudrais ajouter encore un mot sur le titre. Logiquement, j'aurais dû appeler le présent livre Cabales et Complots, car ce sont les cabales qui fomentent les complots et non l'inverse.
J'ai toutefois inversé les termes, et point seulement pour des raisons d'euphonie. Il me semble qu'il y a dans la " cabale " un acharnement sinistre qui sonne comme un glas. Mais je voudrais toutefois que le lecteur se rassure : il se ramentevra sans doute que, plus heureux que Henri III et Henri IV, Louis XIII ne mourra pas assassiné. En revanche, comme il arrive si peu souvent dans l'Histoire, ce sont les méchants qui sont punis.
(ROBERT MERLE)
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Fortune de France Tome 6 ; la gloire et les périls ; complots et cabales
Robert Merle
- Fallois
- 29 Mai 2002
- 9782877064217