Entreprise, économie & droit
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Annexe et notes de Nathalie Wolff
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Métamorphoses du travail ; critique de la raison économique
André Gorz
- Folio
- Folio Essais
- 6 Mai 2004
- 9782070315376
Cela ne s'appelait pas encore la «mondialisation libérale», que déjà André Gorz, voilà bientôt vingt ans, en pionnier critique d'une rare intelligence analytique, dénonçait la croyance quasi religieuse que «plus vaut plus», que toute activité - y compris la maternité, la culture, le loisir - est justiciable d'une évaluation économique et d'une régulation par l'argent. Gorz détermine les limites - existentielles, culturelles, ontologiques - que la rationalité économique ne peut franchir sans se renverser en son contraire et miner le contexte socioculturel qui la porte. Le lecteur découvre pourquoi et comment la raison économique a pu imposer sa loi, provoquer le divorce du travail et de la vie, de la production et des besoins, de l'économie et de la société. Pourquoi, sous nos yeux, elle désintègre radicalement la société ; pourquoi nombre d'activités ne peuvent être transformées en travail rémunéré et en emploi, sans être dénaturées dans leur sens.
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Principes du journalisme : Ce que les journalistes doivent savoir, ce que le public doit exiger
Bill Kovach, Tom Rosenstiel
- Folio
- Folio Actuel
- 12 Octobre 2023
- 9782073033697
«Chaque génération invente son propre journalisme.» Les années 2020 ont vu la transformation d'un modèle de presse, consécutive à l'effondrement des revenus publicitaires et à l'essor des réseaux sociaux. Bill Kovach et Tom Rosenstiel redessinent les contours du métier de journaliste, caractérisé par une double exigence de vérité et d'indépendance. La concentration médiatique, la révolution numérique, la montée des populismes et la crise de confiance envers les supports traditionnels ont mis en péril ce contre-pouvoir et imposent plus que jamais un rappel de ses principes fondamentaux et des moyens pratiques pour les mettre en oeuvre. Dans un monde saturé de messages aussi variés qu'éphémères, qu'est-ce qui distingue encore le journalisme des autres régimes médiatiques, de divertissement, d'opinion ou de propagande ? Cet ouvrage offre non seulement un état des lieux de la presse contemporaine mais aussi un véritable manuel de survie aux journalistes, aux étudiants et à tous ceux pour qui la qualité de l'information importe.
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Extra pure ; voyage dans l'économie de la cocaïne
Roberto Saviano
- Folio
- Folio Actuel
- 25 Février 2016
- 9782070468577
« Se plonger dans les histoires de drogue est l'unique point de vue qui m'ait permis de comprendre vraiment les choses. Observer les faiblesses humaines, la physiologie du pouvoir, la fragilité des relations, l'inconsistance des liens, la force colossale de l'argent et de la férocité. L'impuissance absolue de tous les enseignements mettant en valeur la beauté et la justice, ceux dont je me suis nourri. La coke était l'axe autour duquel tout tournait. La carte du monde était certes dessinée par le pétrole, le noir, celui dont nous sommes habitués à parler, mais aussi par le pétrole blanc, comme l'appellent les parrains nigérians. Le pétrole est le carburant des moteurs, la coke celui des corps ».
Après Gomorra, Roberto Saviano poursuit son travail d'enquête et de réflexion sur le crime organisé à l'échelle mondiale. D'où le crime tire-t-il sa force? Comment l'économie mondiale a-t-elle surmonté la crise financière de 2008? Une seule et même réponse : grâce à l'argent de la cocaïne.
Extra pure nous convie à un voyage du Mexique à la Russie, de la Colombie au Nigeria, en passant par les États-Unis, l'Espagne, la France et l'Italie de la 'ndrangheta calabraise. Au fil de cette exploration, l'auteur raconte avec une puissance épique inégalée ce que sont les clans criminels partout dans le monde. Et il démonte impitoyablement tout le fonctionnement de l'économie.
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Quel lien entre la législation de l'avortement et la baisse de la criminalité aux États-Unis ? Quelles sont les vraies motivations des agents immobiliers ? Pourquoi les revendeurs de drogue vivent-ils plus longtemps chez leur mère ? L'économie, vue sous cet angle, incongru en apparence, mais qui est celui de la plus sérieuse rationalité des agents, des comportements, des causes et effets, traite de sujets peu conventionnels. Elle a reçu un nom : freakonomics, ou «économie saugrenue». Elle jette une lumière de biais sur le désordre des événements ; elle met à nu des a priori à prétention de scientificité irréfutable ; elle transforme notre regard sur le monde globalisé, qui nous apparaît, pour finir, moins impénétrable et incompréhensible.
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Guerre et paix entre les monnaies : économie et géopolitique au XXIe siècle
Jacques Mistral
- Folio
- Folio Actuel
- 13 Mai 2021
- 9782072886652
La pandémie restera dans l'histoire comme l'un de ces moments où tout a changé. L'explosion des dettes et des liquidités se conjugue avec des rivalités internationales de plus en plus vives : l'expression « guerre des monnaies » est devenue banale et un retour de la guerre froide est couramment évoqué. Les tentations populistes et les rivalités de puissance interdisent de concevoir l'avenir comme un prolongement de la mondialisation.
Il y a aujourd'hui trois grands continents, la Chine, l'Union européenne et les États-Unis, et trois grandes monnaies, le dollar, l'euro et le yuan. Économie et géopolitique sont, comme le montre l'histoire, toujours étroitement mêlées, leur tâche conjointe est d'inventer l'internationalisme qui évitera la guerre et établira la paix au XXIe siècle.
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Du temps acheté ; la crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique
Wolfgang Streeck
- Folio
- Folio Essais
- 8 Février 2018
- 9782072765520
Sociologue de l'économie, Wolfgang Streeck analyse la crise financière et fiscale de 2008 non pas comme un événement singulier, mais comme une séquence de l'évolution du capitalisme depuis 1945.
Plus particulièrement de ce que l'auteur appelle le «capitalisme démocratique» - ce régime économique qui, jusqu'aux années 1970, achetait l'adhésion des populations occidentales grâce à la promesse d'un constant progrès de leur condition sociale et par les possibilités d'emprunt et de crédit. Il fallait gagner du temps sur la crise éventuellement à venir.
Dès les années 1980, suite à la résistance à l'impôt des producteurs de richesses financières et à leur lutte pour les allègements fiscaux, un nouveau régime se met en place, marqué par l'inflation et les déficits budgétaires nationaux. Le financement de la dette publique passe à des institutions privées qui exigent en retour la consolidation par la dérégulation des marchés financiers, puis la compensation de leur faillite par les États.
Plus que jamais, l'économie ne relève pas d'une gestion technicienne, mais d'une instabilité constante dans les rapports de force entre producteurs de biens et producteurs de profits : aujourd'hui les marchés entendent s'internationaliser sans plus rencontrer d'obstacles politiques du fait des Parlements nationaux ni de leur législation.
La globalisation est un leurre qui masque la réalité : à l'État fiscal classique a succédé dans les années 1970 l'État débiteur, qui entendit, par les emprunts publics et les crédits privés, désamorcer les antagonismes sociaux et maintenir une forme de croissance. Aujourd'hui, nous vivons dans l'État de consolidation - celui qui fait payer aux citoyens le service de la dette par des réformes de structure visant à se délester de ses fonctions régaliennes et de certaines missions de service public au profit d'institutions hors de portée des représentations démocratiques nationales : l'euro et la Banque centrale européenne en sont deux exemples avérés.
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La chute des taux de croissance, la montée des inégalités et de la pauvreté, l'incohérence des évolutions monétaires sont des phénomènes bien réels, et de nature économique. Ils ne font cependant que refléter des déterminants culturels et anthropologiques beaucoup plus profonds. Le déclin éducatif américain, le choc malthusien produit en Europe par l'arrivée des classes creuses à l'âge adulte, l'émergence d'une stratification culturelle inégalitaire, l'affaissement des croyances collectives - parmi lesquelles la nation - définissent ensemble bien plus qu'une crise économique : une crise de civilisation. Mais l'idée d'une contrainte économique agissant «de l'extérieur» sur les États-Unis, le Japon, l'Allemagne ou la France, baptisée mondialisation, n'est qu'une illusion. Le sentiment d'impuissance qui paralyse les gouvernements ne sera surmonté que si renaît l'idée de nation.
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L'amour et la justice comme compétence
Luc Boltanski
- Folio
- Folio Essais
- 17 Février 2011
- 9782070439584
La sociologie est une discipline en bouleversement. Son grand bond en avant dans les années soixante à quatre-vingt fut largement porté par la conviction, pour reprendre les termes de Pierre Bourdieu, que « l'individuel, et même le personnel, le subjectif, est social, collectif » : « les agents sociaux sont le produit de l'histoire de tout le champ social et de l'expérience accumulée au cours d'une trajectoire déterminée dans le sous-champ considéré ». Il revenait au sociologue de dévoiler à chacun les forces inconscientes qui le mouvaient en réalité. A l'orée des années 1990, un tournant majeur s'est opéré, notamment grâce à Luc Boltanski. Voilà que désormais les acteurs savent ce qu'ils font, pourquoi et comment. Ils ont des compétences. Au sociologue de les prendre au mot. La justice devient une compétence : elle résulte de la mobilisation de principes et de valeurs de référence par des individus, à leur niveau, afin, sans recours à la violence, d'exprimer un désaccord et d'assurer par un accord nouveau une situation de coexistence avec autrui. Cela suppose que le sociologue prenne en sérieux compte les situations concrètes, les objets communs, l'expression des motifs maîtrisés sur lesquels l'individu appuie la justification de ses revendications. Il en résulta, en sociologie, mais aussi en philosophie politique, en anthropologie, en histoire et en science politique, que l'identité des individus n'était plus singulière ni d'un bloc, mais plurielle, construite largement par l'individu plutôt que définitivement ou essentiellement assignée par la place qu'il occupe dans le champ social. L'ouvrage que nous reprenons de Luc Boltanski a marqué ce tournant : il esquisse les modèles destinés à clarifier les capacités que les personnes mettent en oeuvre lorsqu'elleréclament justice, lorsque, renonçant au calcul et, par conséquent, au recours à la norme, elles se lancent dans des actions gratuites, ou bien au contraire recourent à la force. Autant d'approches qui posent la question de l'injustice et des manoeuvres que chacun entreprend pour obtenir réparation.
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Nouvelles leçons d'économie contemporaine
Philippe Simonnot
- Folio
- Folio Actuel
- 4 Janvier 2018
- 9782072718434
Voilà vingt ans paraissaient les 39 leçons d'économie contemporaine de Philippe Simonnot. Malgré leur succès jamais démenti, il fallait tenir compte des changements stupéfiants qui se sont produits depuis lors. Le propos demeure : il s'agit de rendre compte le plus clairement et le plus complètement possible des questions brûlantes que se posent nos contemporains sur ce qu'ils vivent hic et nunc, et de tenter d'y répondre avec les possibilités certes riches, mais non infinies, qu'offre la science économique lorsqu'elle est clairement enseignée. Dix leçons supplémentaires ont été rajoutées sur : l'incapacité de l'économiste à livrer des prévisions chiffrées ; le pourquoi et le comment de la méga-crise de 2008 ; les relations curieuses de la religion avec l'économie ; l'épuisement supposé du pétrole et des autres matières premières ; les migrations de masse et leur rapport avec la liberté et le droit de propriété ; le retour éventuel à la monnaie-or ; enfin l'avenir même de l'économie de marché.
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Superfreakonomics
Stephen J. Dubner, Steven D. Levitt
- Folio
- Folio Actuel
- 8 Septembre 2011
- 9782070443451
Avec Freakonomics, leur premier livre (Folio actuel numéro 132), Levitt et Dubner ont transformé notre regard sur le monde en appliquant les méthodes de l'économie aux petites bizarreries de la vie quotidienne.
SuperFreakonomics aborde une nouvelle série de questions aussi insolites les unes que les autres. La méthode économique n'est ici ni une simple discipline universitaire ni une stricte explication mathématique de l'"économie", mais un instrument dont il faut se servir pour décrire comment nous prenons des décisions : c'est le mariage de la méthode économique et de la curiosité iconoclaste. Finalement, il ressort de toutes ces démonstrations une redoutable évidence : les êtres humains, que l'économie traite en sujets rationnels et calculateurs, ne font qu'obéir aux incitations.
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Le divin marché ; la révolution culturelle libérale
Dany-Robert Dufour
- Folio
- Folio Essais
- 15 Mars 2012
- 9782070446346
«Les vices privés font la fortune publique» : aujourd'hui banale, cette formule, énoncée pour la première fois en 1704 par Bernard de Mandeville, scandalisa l'Europe des Lumières. Pourtant, ce médecin, précurseur trop méconnu du libéralisme, ne faisait qu'énoncer la morale perverse qui, au-delà de l'Occident, régit aujourd'hui la planète. Elle est au coeur d'une nouvelle religion qui désormais règne sans partage, celle du marché : si les faiblesses individuelles contribuent aux richesses collectives, ne doit-on pas privilégier les intérêts égoïstes de chacun ? Dany-Robert Dufour poursuit dans cet ouvrage ses interrogations sur les évolutions radicales de notre société. À partir des «dix commandements» inquiétants qui sont au principe de la morale néolibérale aujourd'hui dominante, il analyse les ébranlements que celle-ci provoque dans tous les domaines : le rapport de chacun à soi et à l'autre, à l'école, au politique, à l'économie et à l'entreprise, au savoir, à la langue, à la Loi, à l'art, à l'inconscient, etc. Une véritable révolution culturelle est en cours. Jusqu'où nous mènera-t-elle ?
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Comment l'économie est devenue religion
Stéphane Foucart
- Folio
- Folio Actuel
- 19 Mars 2020
- 9782072826641
Depuis la crise des subprimes, on sait que l'économie n'est pas la science infaillible qu'elle prétendait être. Et pourtant, dans l'Occident post-religieux, le discours économique semble avoir pris la place du sacré. Ce culte a pour principe divin le Marché, incarné par une multitude de Marchés dont l'appétit n'est apaisé que par la croissance. Il a pour valeur cardinale la liberté d'entreprendre, pour idéal l'équilibre et pour credo l'infinitude du monde, condition à la satisfaction des dieux. Il a ses temples, ces grandes bâtisses d'allure gréco-romaine où valsent les indices, reflets des humeurs divines changeantes. Il a ses rites de consommation ; il a son clergé, la finance, et ses archiprêtres, les grands banquiers centraux, seuls capables d'apaiser la colère des dieux. Progressivement, depuis le XVIII e siècle, l'économie a acquis l'autorité dont était investie la religion. Elle ne s'attaque plus à l'astronomie et à la biologie, comme le christianisme avant elle, mais s'en prend à l'écologie et à toutes les sciences qui fixent des limites au Marché. Le nouveau Jupiter, c'est lui. Une fascinante enquête historico-économique à la recherche des ressorts profonds du système économique qui nous régit.
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L'explosion du journalisme ; des médias de masse à la masse de médias
Ignacio Ramonet
- Folio
- Folio Actuel
- 7 Février 2013
- 9782070450749
Quel avenir pour la presse écrite à l'heure où l'écosystème médiatique est dynamité par la révolution numérique et le développement des réseaux sociaux? Chaque citoyen, dans la nouvelle société-réseau, a vocation à devenir «journaliste» en s'appropriant des dispositifs légers comme les blogs, Twitter ou Facebook; certains envisagent même un «journalisme sans journalistes», pour garantir l'existence d'une information libre et indépendante. Sous les diktats de l'urgence et du marché, les lois de l'information changent très vite, tandis que se multiplient les risques de manipulation. Certains genres plébiscités par l'opinion publique, comme le journalisme de reportage ou d'investigation, sont déjà en voie de disparition, jugés trop coûteux. Cependant, ce nouveau système n'a pas encore réussi à trouver de modèle économique viable, alors que des sites Web novateurs et mieux adaptés à leur environnement viennent concurrencer les grands médias traditionnels. Le journalisme y survivra-t-il? Sans doute, car il en a vu d'autres et n'a jamais connu d'«âge d'or». Mais, aujourd'hui, il est en quelque sorte dans la situation de Gulliver à son arrivée dans l'île des Lilliputiens, ligoté par des milliers de liens minuscules...
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Pourquoi rire ? actes du forum le monde ; Le Mans 2010
Collectif
- Folio
- Folio Essais
- 20 Octobre 2011
- 9782070444373
Expérience subversive, le rire est une arme de libération massive contre les oppresseurs, un outil pour résister aux forces d'anéantissement, pour briser les fers de l'existence et saluer la reconquête d'une liberté.
Il faut rire de tout, et d'abord du pouvoir, de la misère, de la mort, mais, précisait l'humoriste Pierre Desproges, pas avec n'importe qui, et surtout pas avec les ennemis de la liberté. Pour être digne de ce nom, le rire doit dynamiter nos certitudes, ébranler notre identité au moment même où elle risque de se figer, interrompre le cours ordinaire des choses et introduire dans notre quotidien de la surprise, de l'ouverture, de la rencontre.
Mieux : il dessine les contours d'une communauté. Le rire vient saluer la reconquête d'une reconnaissance mutuelle, d'un partage possible, d'une transmission à venir. Bref, il émancipe. "Ceux qui cherchent des causes métaphysiques au rire ne sont pas gais", prévenait Voltaire. Ce volume qui reprend les interventions des philosophes, psychanalystes, historiens ou acteurs, spécialistes de la littérature ou du cinéma, réunis au Forum Le Monde-Le Mans (novembre 2010) entend bien le démentir.
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Histoire des grandes erreurs de management
Christine Kerdellant
- Folio
- Folio Actuel
- 12 Avril 2018
- 9782072770722
Des innovations mort-nées de Bill Gates ou Steve Jobs aux rêves de grandeur de Jean-Marie Messier, de Kodak qui ne croyait pas à la photo numérique à Mamie Nova qui se moquait des grand-mères, de l'échec de Barbie en Chine à celui de Renault en Inde, des performances viciées de Madoff et de Kerviel à l'explosion « programmée » de la navette Challenger, de Danone à Orange, Google ou Volkswagen, voici l'histoire de cent cinquante décisions qu'il eût fallu éviter. Si elles ont marqué l'histoire industrielle, elles ont très rarement été l'objet d'une enquête minutieuse à travers un récit qui fourmille d'anecdotes et de révélations.
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La nouvelle économie politique ; une idéologie du XXIe siècle
Olivier Bomsel
- Folio
- Folio Essais
- 20 Avril 2017
- 9782070461639
Les apparences sont trompeuses : la mondialisation laisse accroire que l'économie est partout, qu'elle triomphe des Etats et mine leur souveraineté. Or une nouvelle économie politique, développée surtout dans les pays anglo-saxons et que cet ouvrage entend faire connaître en France, soutient résolument l'inverse : l'économie ne peut se comprendre sans le rôle des institutions. C'est-à-dire, selon Douglass North, « les règles du jeu de la société ou, plus formellement, les contraintes conçues par l'homme qui façonnent les interactions humaines. » Ces règles, issues de la coutume, de la religion, de la politique ou du droit de chaque culture, déterminent la coordination et les performances économiques des sociétés. Dans la mondialisation, c'est sur les institutions que porte la concurrence car celles-ci façonnent la compétitivité des territoires. La Grèce des années 2010 est surendettée parce qu'elle peine à collecter l'impôt, à fixer le cadastre, à se défaire de pratiques clientélistes qui, depuis cent cinquante ans, ruinent ses finances publiques, parasitent l'Etat de droit, désespèrent l'opinion.
Son défaut est institutionnel. La monnaie commune le transmet au reste de l'Europe. Laquelle est confrontée, dans des formes désormais pacifiques, à la régulation institutionnelle de ses Etats.
La plupart des institutions - religions, familles ou clans, choix des élites, statut des femmes, des enfants, etc. - préexistent au développement de l'économie. La nouvelle économie politique, celle des « ordres sociaux », nous rappelle que la manière dont s'évalue le profit dérivable de telle ou telle action n'a rien de naturel. Elle dépend avant tout des règles sociales en vigueur et des conditions de leur application.
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Histoire de la justice en France (XVI-XXI siècles)
Benoît Garnot
- Folio
- Folio Histoire
- 5 Novembre 2009
- 9782070396689
L'évolution de la justice, de l'Ancien Régime à nos jours, est le plus souvent présentée comme un processus de rationalisation, homogène et global, qui s'imposerait progressivement aux Français: l'Etat aurait monopolisé à son profit la violence, élargi son domaine d'intervention, reculé sans cesse les limites entre le privé et le public, et discipliné la population par des mécanismes d'obéissance. Cette vision, quant au fond inexacte, fait de l'Etat l'acteur principal. Or les modes de fonctionnement de la justice, depuis le XVIe siècle, s'expliquent d'abord par les demandes des justiciables. En outre, malgré l'apparent bouleversement de la Révolution, les continuités l'emportent sur les ruptures. S'il est une rupture essentielle, elle s'est produite à la fin du Moyen Age, avec l'affirmation de la justice de l'Etat, l'adoption de la procédure inquisitoire dans la justice pénale et du système des preuves dites " rationnelles ". Ces nouveautés créent la justice moderne; tout en évoluant, elles dominent jusqu'à l'époque contemporaine. Voilà qui offre à l'historien la possibilité de rendre compte de la " judiciarisation ", c'est-à-dire d'écrire une histoire à la fois de l'institution, des normes mais aussi des pratiques. En d'autres termes, une histoire sociale de la justice, de l'Ancien Régime à nos jours.
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Le tiers monde dans l'impasse le demarrage economique du xviiie au xxe siecle
Paul Bairoch
- Folio
- Folio Actuel
- 23 Janvier 1992
- 9782070326600
Ce livre est à la fois une histoire du processus du démarrage de l'Occident et une analyse des origines, de l'évolution et des causes du sous-développement économique qui touche les deux tiers de l'humanité. En effet, Paul Bairoch répond à cinq questions cruciales : Quels ont été les mécanismes qui ont permis la révolution industrielle ? Pourquoi le Tiers-Monde n'a-t-il pas imité cette exemple au XIX? siècle ? Que s'est-il passé dans ce Tiers-Monde depuis le début du XX? siècle ? Quels sont aujourd'hui les obstacles qui s'opposent au démarrage ? Et, enfin, que peut-on faire pour faciliter ce démarrage ? Paul Bairoch, en élargissant ainsi le cadre traditionnel des analyses du sous-développement, démontre le caractère spécifique et dramatique des problèmes auxquels se trouve confronté le monde contemporain.
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Il est un aspect de la crise financière qui a été peu abordé, sinon à la marge, lors de scandales ponctuels comme l'affaire Maddoff : les rapports du capitalisme financier avec la fraude et la délinquance.
Or ils sont des plus troubles. Magistrat, auteur de plusieurs livres sur l'évolution contemporaine de la criminalité, en particulier économique, Jean de Maillard apporte un éclairage nouveau sur le développement du capitalisme dérégulé depuis une trentaine d'années. A rebours des idées reçues, il rattache l'écroulement de l'économie de l'automne 2008 à une histoire longue, où la fraude a servi de variable d'ajustement et de mode de gestion de l'économie depuis le triomphe des idées néolibérales.
La sphère financière s'est en effet déployée autour du brouillage de plus en plus prononcé des critères du légal ou de l'illégal. Aussi les incantations sur les thèmes de la moralisation et la régulation ne risquentelles guère d'avoir de prise sur une activité qui s'est constituée précisément pour contourner les normes. De lecture obligatoire pour les politiques en charge de remédier à la crise, l'ouvrage sera utile aussi au citoyen confronté aux retombées de pratiques qui lui restent incompréhensibles à s'en tenir aux discours officiels ou autorisés.
Il fournit des clés pour déchiffrer un domaine particulièrement opaque. L'ouvrage a précédemment paru en 2010 dans la collection « Le Débat ».
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Le capitalisme Tome 2 : l'économie capitaliste
Jean Baechler
- Folio
- Folio Histoire
- 23 Mars 1995
- 9782070328819
Étrange destin idéologique que celui du capitalisme au cours de ce dernier quart de siècle : d'objet d'opprobre, le voici devenu la panacée à tous les maux qui accablent l'humanité. Alors que beaucoup tenaient, il n'y a guère, la chronique de sa mort annoncée, tous les pays désormais rivalisent d'ardeur pour l'adopter. Or, deux problèmes posés par le capitalisme et qui ont été l'obsession de ces géants de la sociologie historique que furent Karl Marx et Max Weber attendent encore une réponse.Le premier problème est celui, plus directement historique, de la genèse du capitalisme : pourquoi ce régime nouveau de l'économique a-t-il émergé en Europe à partir d'une certaine date, et non pas en une autre civilisation ni à une autre époque ? À cette question répond le tome premier, Les origines.Le deuxième problème est la place et la portée du capitalisme dans cette phase de l'histoire de l'humanité qu'il est convenu d'appeler la «modernité». À cette question s'attache le deuxième volume, L'économie capitaliste, qui retrace les diverses conditions et modalités économiques de la mondialisation du capitalisme, indépendamment des conditions politiques de la démocratie européenne occidentale qui fut son berceau.
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La fin des journaux et l'avenir de l'information
Bernard Poulet
- Folio
- Folio Actuel
- 10 Février 2011
- 9782070441402
Montée en puissance d'Internet, migration des budgets publicitaires et des petites annonces vers les médias électroniques, désaffection du jeune public pour l'écrit, culture du tout-gratuit... Telle est la révolution en cours de la presse écrite. Mais elle masque l'édification de puissants monopoles économiques pour lesquels l'information numérique n'est qu'un produit d'appel parmi d'autres, et l'érosion de l'intérêt de nos sociétés pour l'information. L'information se polarise. D'un côté, une information pauvre pour les pauvres, gratuite, rapide, répétitive, voire robotisée grâce aux algorithmes qui permettent de détecter les envies des internautes en même temps que les sujets pour lesquels les annonceurs sont disposés à payer. De l'autre, une information riche pour les riches, sélectionnée (pour économiser du temps), hiérarchisée et validée - tout ce qui naguère était nécessaire à une démocratie pour que chacun, quelle que soit sa condition, puisse exercer sa citoyenneté. Le monde de l'information n'est pas appelé à disparaître, il est promis à une réinvention dont on n'a pas encore idée.
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Or noir et maison blanche : comment l'Amérique a vendu son âme pour le pétrole saoudien
Robert Baer
- Folio
- Folio
- 14 Octobre 2004
- 9782070315192
Membre pendant vingt ans de la division des opérations clandestines de la CIA, Robert Baer nous révèle le pacte terrifiant qui unit les élites économiques et politiques américaines à la famille royale saoudienne. Réseaux de financement, accords secrets, corruption... Une enquête au coeur d'un système où les enjeux, qui s'élèvent à des milliards de dollars, menacent l'équilibre de la planète.
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Affaires d'Outreau, de Toulouse, ou encore des disparues de l'Yonne : comment la justice pénale qui fait l'objet de tant de réformes peut-elle connaître encore de tels sinistres ? Car depuis une décennie, cette institution subit une mutation qui va s'accélérant : des lois nouvelles la réforment, les apports de la Cour européenne des droits de l'homme la modifient, les pratiques de l'institution changent, comme ses rapports à la police, aux médias, aux collectivités territoriales. Mais dans ce tourbillon de la réforme permanente, nombre de questions n'ont pas reçu de véritables réponses - le rôle des procureurs, l'avenir des juges d'instruction, les profils des juges professionnels et non professionnels, les cartes judiciaires et le fonctionnement en réseau -, qui pèsent sur la capacité de la justice pénale à se transformer vraiment. La justice est-elle promise à devenir de plus en plus «sécuritaire», suivant ainsi l'air du temps ? Quelles sont ses capacités à satisfaire ou résister à cette perspective ? Bien au-delà des conjonctures politiques nationales et internationales et des formes actuelles de l'insécurité, ne rentre-t-elle pas de plain-pied dans la société du contrôle ?