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Galilee
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Dans cet impromptu, Paul Virilio récrit " Le livre de l'Exode ", un exode non plus en ligne vers une éventuelle Terre promise, mais un exode en circuit fermé, dans un monde trop étroit où le déstockage de l'humanité surgirait telle l'unique solution au renfermement de l'histoire.
À l'heure où le Grand collisionneur du CERN de Genève poursuit sa ronde, à la recherche de " la particule de Dieu ", et à l'instant précis où les Etats-Unis renoncent à bivouaquer sur la Lune, pour financer le grand cirque des satellites, l'ère de l'anthropostatique sédentarité du peuplement humain va cesser devant l'exigence d'une mobilité forcée où les délocalisations et le désoeuvrement provoqueront le Grand Soir du Progrès.
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Cet essai critique propose une anatomie de la presse écrite à l'heure où l'écosystème médiatique est dynamité par la révolution numérique et le développement des réseaux sociaux. Chaque citoyen, dans la nouvelle société-réseau, a vocation à devenir " journaliste " en s'appropriant des dispositifs légers comme les blogs, Twitter ou Facebook qui offrent un potentiel communicationnel inédit. Certains envisagent même un " journalisme sans journalistes ", à la manière du média social WikiLeaks, pour garantir l'existence d'une information libre et indépendante. Etablis au cours d'un siècle et demi de domination médiatique, les repères théoriques et pratiques du journalisme se révèlent désormais inadaptés. Sous les diktats de l'urgence et du marché, les lois de l'information changent très vite, tandis que se multiplient les risques de manipulation et de bidonnage. Certains genres plébiscités par l'opinion publique, comme le journalisme de reportage ou d'investigation, sont déjà en voie de disparition, jugés trop coûteux. Cependant, ce nouveau système n'a pas encore réussi à trouver de modèle économique viable, alors que des sites Web novateurs et mieux adaptés à leur environnement viennent concurrencer toujours plus les grands médias traditionnels. Le journalisme y survivra-t-il ? Sans doute, car il en a vu d'autres et n'a jamais connu d'" âge d'or ". Mais, pour l'instant, il se retrouve un peu tel Gulliver à son arrivée dans l'île des Lilliputiens, ligoté par des milliers de liens minuscules.
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Ville panique ; ailleurs commence ici
Paul Virilio
- Galilee
- L'espace Critique
- 22 Janvier 2004
- 9782718605913
Lieu d'émergence de la politique, la cosmopolis l'est également de la stratégie, géopolitique et géostratégie se trouvant confondues dans ses murs, ses tours, sa voirie, ses places d'armes.
Cependant, depuis 2001, cette dimension géographique des conflits a radicalement changé de nature, au point que la concentration metropolitique l'emporte désormais sur l'antique géopolitique des nations. après hiroshima, l'attentat massif contre new york a en effet inauguré l'ère du " déséquilibre de la terreur " ruinant l'importance stratégique, non seulement du nombre d'adversaires en présence, mais également de toute étendue.
Centralisant ainsi l'effroi sur la seule concentration des métropoles, le caractère suicidaire de l'action engagée a ruiné, avec la forme militaire de la guerre, la forme politique de la cité. événement historique sans précédent oú disparaît, avec l'ennemi déclaré, la possibilité même d'une quelconque victoire. puisque l'on ne saurait gagner une " guerre " dont on ne connaît pas l'" ennemi ". après l'état suicidaire de la géopolitique des blocs est/ouest fondée sur la menace d'une destruction mutuelle assurée, surgit, en ce tout début du troisième millénaire, un nouveau type de mass killer, le suicide du terroriste remplaçant la mort au combat du citoyen-soldat.
Sans déclaration de guerre, sans drapeau, sans nom et surtout sans bataille, en l'absence de toute revendication politique, le tueur de masse susceptible d'éteindre toute vie dans la cité en utilisant des armes de destruction massive met fin à l'ère de la guerre géopolitique mondiale, pour inaugurer celle de la mondialisation d'un terrorisme métropolitique oú la perte d'importance de l'étendue territoriale des nations se trouve compensée par la masse critique de ces concentrations mégapolitaines que nul ne gouverne vraiment.
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Situations migratoires ; la fonction miroir
Collectif
- Galilee
- L'espace Critique
- 24 Mars 1977
- 9782718600581
Migrations, transplantations, le transfert est indispensable à l'État. L'appareil d'État est un appareil de déplacement, sa stabilité est assurée par des séries de processus gyroscopiques de délocalisation et de relocalisation. Ce qui se produit aujourd'hui dans le système de l'emploi temporaire est analogue aux déportations du travail. Dans le cas de l'immigré, il s'agit d'un déplacement dans l'espace ; dans celui de l'employé à temps partiel, il s'agit d'une migration dans le temps. Comme dans un miroir, apparaît alors un double espace-temps : celui, développé, de l'emploi et celui, sous-développé, du chômage, de l'inactivité. Simultanéité, à la géopolitique du travail, redessinée à partir des redéploiements industriels, correspond en écho une chronopolitique de l'exploitation du temps.
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« Une ville, une transcendance : l'idée de l'Un occupe Jérusalem. Mais ce désir d'unicité qui l'a toujours habité, a été désigné par les hommes sous des noms dissemblables. Dans cette cité, le judaïsme, Rome, le christianisme, l'islam, se sont affrontés. Jérusalem fut détruite dix-sept fois. Elle demeure partagée. Son universalité reste en souffrance.
Un homme, ici, tente sept fois de franchir les murailles qui la cernent, les exclusives qui la traversent. Dans cet assaut, il lui faut s'interroger sur ce qui le pousse à pénétrer cette ville. Quelle cité intérieure nous habite, où se fonde-t-elle, lorsque sur les sentiers de la guerre, nous recherchons la paix ? » A. M.